Other Side Scream est un groupe de « Nu Energy Metal » comme ils aiment se décrire, formé en 2011 dans la région d’Agadir.
2015 aura été une année importante pour eux avec leur 1er Prix au Concours « Rock My Spring » organisé par Universiapolis en début d’année, et un concert à l’Institut Français d’Agadir en Juin dernier devant un public de plus de 250 personnes, durant lequel ils ont joué une Track List de 13 morceaux de leur composition.
Nous avons pu contacter Houssam Eddine, le Front Man du Groupe pour une présentation du groupe et une interview.
Amplify.ma : Bonjour Houssam Eddine, Peux tu nous présenter les membres de Other Side Scream ?
Nous sommes 4 musiciens : Taofik à la Basse ; Marouane Zaki à la Guitare ; Salah Eddine à la Batterie, et enfin moi-même, Houssam Ediine, vocaliste.
Depuis quand le groupe existe-t-il ?
Le groupe a été créé en 2011 au quartier Chohada à Ait Melloul, dans la région d’Agadir.
Comment vous êtes vous rencontrés ?
Après le conservatoire, je trainais souvent avec Taofik, qui m’a d’ailleurs appris à jouer de la guitare. Comme on disait pour rigoler, on passait « du conservatoire au trottoir ». Au bout d’une semaine environ j’avais appris 3 accords grâce auxquels j’avais pu composer ma toute première chanson qui s’appelait « Chomage ou Lhem » (traduction : le chômage et les soucis). Elle a beaucoup plu à Taofik et on a décidé de monter un groupe.
J’ai vu une basse à vendre, et j’ai proposé à Taofik de devenir le bassiste du groupe et de chercher un batteur. C’est là qu’on a recruté Salah Eddine, qui est devenu par la suite le pilier rythmique de notre groupe. On est bien content de l’avoir et on n’imagine pas aujourd’hui le groupe sans lui, sa tâche n’est pas évidente.
On a fait l’acquisition d’une batterie, pour commencer directement les répétitions à la maison. Même si on n’avait pas beaucoup de place, ma mère a été très sympa avec nous. Je ne peux pas parler de nos débuts sans avoir une pensée pour ma mère qui a eu une patience énorme vu le bruit qu’on faisait avec nos riffs de Metal !
Les goûts musicaux de mes parents ont fait qu’ils aimaient beaucoup le fait que nos morceaux avec Other Side Scream véhiculaient des messages sérieux. En effet, j’ai eu la chance de grandir dans une famille qui écoutait en boucle les Nass El Ghiwane…
On a continué à jouer à 3, en cherchant toujours un chanteur. Pendant ce temps je continuais à jouer de la guitare. Notre premier chanteur Yidir Chokri, a du continuer ses études, le second était excellent mais n’était pas très à l’aise pour chanter en Darija. Notre groupe avait un principe important qui était que nos messages doivent passer en Darija ou nous allions simplement perdre notre temps. La seule solution qui restait était de faire appel à Marouane pour jouer à la guitare, et que je devienne le chanteur du groupe.
C’est une des meilleures choses qu’on ait faite parce qu’avoir un guitariste de Black Metal allait tout de suite améliorer le niveau global du groupe. A mon humble avis, les fans de Metal sont d’accord pour dire que le niveau technique du Black Metal est un peu au dessus des autres styles de Metal. Cela ne veut bien sure pas dire que les autres styles sont moins bien !
Qu’est ce qui vous a donné envie de faire de la musique et de monter ce groupe ?
Au début c’est un peu comme tous les musiciens. On a commencé à faire de la musique pour se faire plaisir. On n’a pas envie de dire comme le disent certains qu’on avait toujours rêvé d’être de grands artistes depuis qu’on a 6 ans. Aucun d’entre nous ne se rappelle vraiment du moment où on a vraiment commencé à s’intéresser à la musique.
Comment définissez-vous votre style de musique?
Ce qui est certain, c’est que les Fans de Other Side Scream nous reconnaissent comme un groupe de « Nu Metal ». Et ce style est assez large, et se nourrit de plusieurs genres de Metal, ou même dans notre cas du Folklore marocain qui est forcément présent… C’est ce mélange qui fait que nos compositions ont beaucoup d’énergie, et c’est ce qui explique pourquoi on décrit notre style comme étant du « Nu Energy Metal ».
Avez-vous des groupes qui vous inspirent en particulier et que vous prenez comme modèle ?
Il y en a vraiment beaucoup si on devait faire une liste elle serait très longue…Mais si on devait en garder quelques uns je citerais Nass El Ghiwane, Lamb of God et Cradle of Filth.
Avez-vous déjà des compositions ou album ?
Oui on a un album qui est tout prêt, et on attend la bonne occasion pour pouvoir entrer en studio et pouvoir faire un enregistrement de qualité. Nous avons aujourd’hui environ 15 titres, et on n’a pas le droit à l’erreur si on veut enregistrer un album de qualité il faut que toutes les conditions soient réunies.
On a travaillé sans relâche depuis 2012 pour pouvoir arriver à ce résultat. Et on continue de mettre l’album à jour régulièrement. Il nous arrive de modifier des mélodies ou des paroles durant nos répétitions. Et tout ce travail et ces efforts pour qu’à la fin une personne vienne et nous traite de satanistes !! (rires).
Quelle est votre démarche pour créer de la musique ?
On n’a pas à ce jour de producteur qui pourrait nous montrer la voie au niveau musical, et nous aider à cadrer notre style. Chacun d’entre nous amène ses influences en s’inspirant des artistes qu’ils aiment. Ce n’est pas évident parce qu’on essaie de faire plaisir à tout le monde. Au final, c’est ce qui fait notre différence.
Notre but c’est d’avoir un public qui sente qu’on fait de la musique qui lui est destinée. Ce qui nous importe vraiment, c’est de faire parvenir notre message au public. Rien d’autre.
Comment voyez-vous votre rôle en tant qu’artiste dans la société marocaine ?
En tant qu’artiste, mon rôle dans cette société est de ne pas me taire quand je vois quelque chose qui fait mal à mon Peuple. C’est de me faire porte parole de mes Frères, et de leur offrir un « produit » dont le but n’est pas de gagner de l’argent, mais de faire passer un maximum de messages.
Certains disent que chanter pour faire passer des messages lourds sur des sujets de société est devenus classique ou dépassé… C’est une tendance en ce moment de dire ce genre de choses pour nous mettre des bâtons dans les roues comme on dit.
Est-ce que vous pensez pouvoir vivre un jour de votre art ?
Au Maroc, non je ne pense pas pouvoir compter sur mon art pour pouvoir en vivre, alors qu’on voit des artistes qui n’arrivent pas à trouver de quoi se faire soigner dans les hôpitaux, et qui sont obligés de faire appel aux dons des bienfaiteurs.
Mais est ce que la carte d’artiste n’a pas amélioré cette situation.
C’est sensé être le ca mais ce n’est pas évident d’en obtenir une. C’est encore un peu le parcours du combattant.
Que manque-t-il pour que la création musicale puisse avancer au maroc ?
Tout d’abord, au niveau des medias, il faudrait une chaine dédiée à la musique et à la culture urbaine. C’est quelque chose qui n’existe pas chez nous. Il faudrait également que les médias puissent rémunérer systématiquement les artistes lorsqu’ils jouent dans des émissions.
Il faudrait une également une vraie industrie du Show Business. On voit des artistes à l’étranger faire des tournées et gagner pas mal d’argent, alors que pour nous c’est difficilement le cas.
Au niveau de la Production, le souci principal est que les Marocains n’ont pas forcément les moyens de s’acheter des disques au prix du marché. C’est pourquoi la production n’est pas très développée, et que les Producteurs ne prennent pas de risque pour investir dans les artistes marocains. Il faudrait que le niveau de vie puisse augmenter assez pour débloquer la situation.
Enfin, on manque vraiment d’espaces où les groupes pourraient faire leurs répétitions.
Merci de t’être prêté au jeu. Je te laisse conclure cette interview. As-tu des choses à ajouter ?
Je voudrais dire à certains organisateurs d’évènement musicaux de ne pas mentir sur les cachets qui sont promis aux artistes, et pour les compétitions, j’espère qu’il y aura à l’avenir plus de transparence parce que le favoritisme ne nous mènera nulle part.
Un grand merci à la Other Side Scream Familly, et à tous ceux qui sont à nos côtés depuis le début et qui le sont encore aujourd’hui.
Merci à Amplify.ma pour cette interview et pour le support. Restez connectés sur le site et sur nos différentes pages car il y aura bientôt du nouveau.
About The Author: Reda Hmidi
Founder of Amplify.ma and blogger. I'm passionate about music, and especially Rock and anything that ressembles it.
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