Cela a fait l’effet d’un violent tremblement de terre d’une puissance de 7,4. Non pas sur l’échelle de Richter… Mais plutôt sur l’échelle Lemmy Kilmister! Cet événement qui a fait beaucoup de bruit en début de soirée d’hier, a fait le tour du web. L’occasion était la sortie du tout premier vidéo-clip Thrash-Metal 100% “Made In Bled”. Amplify n’a pas manqué ce grand rendez-vous, et a couvert l’évènement pour vous. Décryptage…
Après leur remarquable passage au Contest Concert-Maroc.ma, le groupe Thrillogy fini par remporter cette compétition urbaine suite aux votes du jury. Et les promesses de l’ensemble de l’organisation en partenariat avec l’Uzine ont été tenues : un chèque d’une valeur de 10.000 Dh, et la production d’un single et d’un vidéo-clip.
En Juin dernier, le groupe entre en studio pour l’enregistrement, qui s’est fait au Studio PLEIN LES OREILLES, sous la direction du très bon Ali Faraoui, qui s’est occupé de toutes les phases : depuis la prise de son, en passant par le mixage, et jusqu’au mastering. … Quant à la réalisation du vidéo-clip, elle a été confiée à deux jeunes et talentueux réalisateurs : Mohamed Chakir qui s’est chargé de co-écrire le Scénario avec les membres du groupe, la Direction Photo, et du montage, assisté de Réda El Kounia. Ce dernier, co-réalisateur de la vidéo, est un passionné de Metal, et chanteur au sein d’un groupe de Metal Casablancais. Il s’est chargé de réaliser la partie bureau du vidéo-clip, ainsi que de la lumière.
Le groupe a opté pour le choix du single “Boundaries Of No Limits” extrait de leur futur album. Après une courte introduction (on y reviendra plus bas), le morceau ne tarde pas à nous envoyer un coup de point droit en pleine figure. Un riff puissant, rapide et méchant, Qui nous fait entrer directement dans la magie des tempos, couplets, silences, reprises… Un scénario en totale harmonie avec les paroles et les phrases musicales qui s’enchaînent dans une ambiance d’une emphase terrifiante. Le son est très bon, la voix aussi. Wassim (le Chanteur/Guitariste) semble avoir trouvé son chemin.
Les grattes ne laissent personne indifférent, elles s’imposent à l’écoute de manière affreusement jouissive comme tout bon morceau de Thrash franc, sincère et direct, dopés par des riffs incisifs dans un ton agressif. La basse de Yasser accompagne parfaitement les rythmiques des guitares avec une grande délicatesse et des passages assez particuliers. Bref, elle ne fait pas que suivre les guitares, mais elle nous propose ses propres lignes avec quelques accents, pour préparer un passage, ou casser la violence des lourdes rythmiques, tout en gardant l’harmonie des guitares d’un côté, et l’ensemble harmonieux des différents instruments de l’autre, ce qui ne fait qu’augmenter la musicalité du morceau.
Quant à la Batterie, elle est y est clairement pour quelque chose dans le rendu final du morceau. Tarik se donne à mort, avec un objectif majeur : donner l’impression d’être constamment en 5ème vitesse ! Seul bémol, et c’est un avis très personnel, le son de la batterie n’était pas au rendez-vous. Il est trop classique à mon goût, la grosse-caisse est loin d’être Punchy comme le veut la coutume dans le Metal. Le son de caisse-claire est d’un timbre assez particulier. Le jeu des cymbales en revanche est correct, mais pas assez audible.
Ce n’est pas dû au batteur Tarik, qui a démontré clairement son talent et son savoir faire dès le premier roulement à l’entrée du morceau, sur ses enrichissements de jeu sur les versets et les refrains, en finissant par la très classe “casse” de la fin. Attendons donc les prochains morceaux pour apprécier pleinement son jeu.
Artistiquement c’est forcément dû au choix de l’aspect général du morceau, qui prône une structure classique. Le groupe à toujours démontré une démarche directe et sincère. Techniquement, c’est aussi dû à une production plate de la batterie. Contrairement au reste des instruments et voix, qui se sont faites dans un son digne d’un groupe qui produit un son et un Thrash moderne, revisité et novateur.
Pour l’aspect visuel de la vidéo, franchement il n’a rien à envier aux productions des vidéos clips Californiens. Non, je n’exagère pas là-dessus.
Elle a été réalisée avec beaucoup de soins, sous l’œil et la direction de deux passionnés du Rock/Metal : Mohamed Chakir et Réda El Kounia. Les images reflètent parfaitement les paroles de Wassim et sa bande. Elles peuvent être choquantes pour certains tout comme le titre du morceau “Boundaries Of No Limits”. Mais c’est le constat d’une triste vérité, non seulement locale, mais également à l’échelle mondiale voire universelle… et c’est l’une des raisons d’aimer encore plus le Metal.
La problématique est complexe : la routine professionnelle, et le conditionnement au quotidien. Cette routine qui tue l’humanité en nous, qui dénature l’être humain et sa mère nature, et désactive ses instincts. Ça ne peut mener que vers un sombre avenir, une humanité mécanisée, et vers une vie post-apocalyptique dans laquel l’homme serait sans conscience, et semblable à une machine téléguidée. Les réalisateurs ont aussi joué avec la symbolique : lumière d’en haut, la plante au vase qui perd ses feuilles, le petit tableau et la montre collée au mur…
Sur la partie concert, le groupe dégage une énergie inépuisable, et envoie ses paroles et sa tension droit aux concernés, le message est simple: “YOU CAN DO BETTER, YOU CAN BETTER” (Traduction: Tu Peux Faire Mieux). Cette vie monotone, en mode : “Replay” doit s’arrêter, et changer à jamais. Et là, on comprend illico la petite introduction (prise de T-Shirt) citée plus haut. Le refrain est fort accrocheur, et qui fera certes chanter la foule pendant les concerts.
De la minute 4:11 à 5:20, le groupe nous plonge dans un passage séduisant, un premier solo très technique, suivi d’un second qui nous vient du deuxième guitariste Achraf. Un solo complet, bien dans sa peau, équiibré et qui fait soigneusement le pont vers un troisième solo mélodieux, rempli de sentiments et de bon sens. À la minute 5:46, les aficionados des concerts, reconnaîtront vite les prestations et les “folies” scéniques de Wassim.
L’un des points fort de cette vidéo, c’est manifestement la gestion majestueuse de la lumière. Une lumière qui nous vient d’en haut, encore une fois le message est clair. Les couleurs sont d’une beauté attachante, un contraste fait sur mesure, un ajustement déséquilibré pour la bonne cause. Ainsi qu’un choix très réussi d’utiliser des couleurs chaudes… Tout en harmonie avec l’ambiance régnante.
Enfin, vient la chute (coup de cœur) pour clôturer en beauté… Qui résume l’ensemble des messages envoyés par le groupe et la vidéo. L’effet de bombe n’a tué personne ! Au contraire, il a pu tuer la connerie humaine, et réveiller sa conscience… Le début d’une révolution de libération spirituelle. . On salue ici le bon travail sur le plan du coaching des figurants, qui ont pu réussir et assurer leurs premiers passages devant la caméra. Bravo pour le jeu très correct.
Le morceau se termine… Mais pas les messages ! Le dernier vous dit : “Dans un monde ou la banalité est reine. Le METAL donne un second souffle”.
Attention, Thrillogy n’a pas encore dit son dernier mot. Rendez-vous en fin 2017, la date prévue pour la sortie du deuxième album, dont le ce morceau est tiré.
Musicalement, Samir Chadli.
About The Author: Reda Hmidi
Founder of Amplify.ma and blogger. I'm passionate about music, and especially Rock and anything that ressembles it.
More posts by Reda Hmidi