Ayoub Lamari ne cessera donc jamais de nous étonner par sa créativité et par sa capacité à passer d’un style artistique à un autre.

En tant que musicien, il a joué dans le passé aux côtés du rappeur SiSimo, mais aussi au sein du groupe de Metal Sakadoya. Il est également aujourd’hui guitariste au sein du groupe de Metal Mean Street, aussi bien pour les rythmiques que pour les solos.

En parallèle de ces styles musicaux assez hardcore, il vit une double vie artistique complètement hallucinante, et à l’opposé de ce qu’on pourrait imaginer. Il a en effet écrit en 2015 une pièce de théâtre, et a enregistré son premier EP à l’ambiance très planante et mystérieuse, style Lou Reed et The Velvet Underground.

Il a enfin enregistré une série de morceaux très particuliers, et inspirés de textes littéraires et de théologie, parmi lesquels “L’Etranger” et “Naby Nafsy”.

Il revient en ce début de mois de Novembre avec “Le Grand Inquisiteur”, une chanson inspirée de l’oeuvre de l’écrivain Russe Fiodor Dostoïevski, et en particulier du roman “Les Frères Karamazov”.

Dans ce roman, un passage sous forme de récit qui porte le même nom que la chanson, traite à travers une histoire mettant en scène le Prophète Jesus (asws.) de Liberté, de la Nature Humaine, mais également de manipulation mentale ou politique.

On retrouve clairement ces thèmes dans “Le Grand Inquisiteur” d’Ayoub Lamari, avec des questionnements qu’on peut parfaitement transposer au monde Arabe et Musulman d’aujourd’hui.

Côté musique, on retrouve l’ambiance sombre et mystérieuse propre à l’Artiste, avec au centre un riff de guitare très inhabituel et presque dissonant. Le rythme et la mélodie se répètent pour accompagner le texte, plus parlé que chanté, et le refrain en Latin (rien que ça…).

Quelque instants avant la fin de la chanson, changement radical d’ambiance avec un passage instrumental qui rappelle les l’époque Progressive Rock du début des années 70, avec une mélodie principale jouée à la flûte.

Le seul bémol à cette démarche selon nous, est le montage vidéo qui aurait pu être mieux fini, en particulier sur la dernière partie de la chanson qui affiche un simple écran blanc. Vivement une version téléchargeable pour pouvoir l’écouter au casque et idéalement en haute définition.

On dit que le rôle d’un Artiste est de remettre en cause l’ordre établit et de faire réfléchir. Une fois de plus avec Ayoub, cette mission est entièrement remplie. On vous laisse découvrir sa musique, et qui sait, peut être enchaîner tout de suite sur l’intégrale de Dostoïevski…